Travaux d’isolation : pourquoi privilégier une rénovation globale ?
La rénovation énergétique des logements fait l’actualité depuis maintenant plusieurs années. Les travaux à 1 euro, comme l’isolation des combles ou du garage, l’ont rendue accessible à tous les Français. Cependant, pour des résultats durables et une réduction importante des factures d’énergie, l’heure n’est plus à la demi-mesure. Objectif du gouvernement : encourager les chantiers complets et performants. Cette démarche de rénovation globale, qui intègre des travaux d’isolation, est éligible à de nombreuses primes. Les détails.
Pourquoi améliorer l’isolation de son logement ?
Votre maison est équipée d’un système de chauffage de dernière génération, mais vous ressentez le froid chaque hiver, avec des factures qui s’envolent ? Il est probable que le problème vienne d’une mauvaise isolation des parois. Telle une passoire, un bâtiment mal isolé laisse la chaleur s’échapper, ou au contraire la laisse entrer lors des périodes caniculaires.
Améliorer l’isolation thermique revient à poser une enveloppe protectrice à tous les niveaux :
- Combles — perdus ou aménageables — et toiture
- Murs (par l’intérieur ou l’extérieur)
- Planchers bas (au-dessus d’une cave, d’un garage, d’un vide sanitaire…)
- Fenêtres (en remplaçant vitrages et menuiseries)
Ainsi, il y a moins de transferts entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui présente de nombreux avantages pour les occupants.
Isoler pour économiser l’énergie
Retenir davantage de chaleur au sein de l’habitat permet de moins chauffer pour atteindre et maintenir une même température. Par conséquent, vous pouvez lever le pied sur votre chaudière, pompe à chaleur, poêle ou radiateur. Au bout de compte, vous économiserez de précieux euros et libérerez du pouvoir d’achat. Une bonne nouvelle quand on sait que le chauffage représente jusqu’à 75 % de la consommation d’énergie selon l’Ademe !
Isoler pour gagner en confort
Moins d’écarts de température, moins de sensation de parois froides, moins de courants d’air autour des fenêtres… Autant de bénéfices qu’entraîne une meilleure isolation, pour le plaisir de toute la famille. Alors que des millions de Français déclarent subir le froid en saison hivernale, ce type de travaux représente donc une solution à déployer.
Isoler pour valoriser son bien
C’est un aspect dont on parle de plus en plus : la valeur verte. Les logements performants sur le plan énergétique — bien isolés et bien équipés — profitent d’une valorisation, puisqu’ils garantissent des factures plus intéressantes que les passoires thermiques. Et à long terme ! Sur le marché, les biens classés A ou B ont donc tendance à se vendre plus cher que ceux classés D. Au contraire, les logements dont l’étiquette DPE affiche F ou G — bientôt interdits à la location — accusent une moins-value (en moyenne).
Isoler pour rejeter moins de CO2
Consommer moins est bon pour le portefeuille mais aussi pour l’environnement. Si vous êtes chauffé au fioul, au gaz ou au bois, cela demande moins de ressources à brûler, et entraîne moins de gaz à effet de serre lors de la combustion. Si votre foyer utilise de l’électricité, cela revient à moins faire fonctionner les centrales nucléaires, les équipements renouvelables (éoliennes, centrales hydrauliques, panneaux solaires…) et les centrales thermiques (encore présentes dans le mix énergétique, bien qu’en baisse).
Rénovation globale : les travaux les plus performants
Isoler, c’est bien. Mais dans de nombreux cas, cela ne suffit pas à réduire drastiquement les dépenses énergétiques, où à garantir le bien-être des habitants. Pourquoi ? Parce que l’isolation n’est qu’un facteur parmi d’autres en matière de confort thermique et de consommation en chauffage.
Pour une transition énergétique réussie, les bâtiments doivent faire l’objet d’une rénovation globale. C’est-à-dire d’un ensemble de travaux (« bouquet ») coordonnés et adaptés, qui traitent chaque poste nécessaire. Autrement dit, pas question de se précipiter dans le choix des opérations à mener.
Avant de rénover : un audit indispensable !
Pour déterminer les actions les plus efficaces, il convient de faire réaliser un bilan du logement, appelé audit énergétique. L’organisme en charge de ce diagnostic — comme un bureau d’études spécialisé — se penche sur les caractéristiques du bâti, son état, la qualité de ses équipements, etc.
Cette première étape s’avère essentielle pour cibler les besoins et partir dans la bonne direction. L’audit aboutit à plusieurs scénarios présentés au maître d’ouvrage (le propriétaire). Le but est de proposer différents niveaux de performance à atteindre — et donc différents coûts —, afin que chaque ménage puisse opter pour le projet qui convienne le mieux à ses attentes et surtout à son budget.
Un bouquet complet de travaux
La rénovation globale ne laisse rien au hasard et vise à supprimer le moindre pont thermique, la moindre source de déperdition et donc de gaspillage. Pour ce faire, les principaux gestes sont :
- L’isolation thermique de toutes les parois, comme cité ci-dessus ;
- Le remplacement du système de chauffage par un modèle très performant (pompe à chaleur, chaudière à granulés…) ;
- Le remplacement du système de production d’eau chaude sanitaire ;
- L’amélioration de la ventilation.
À cela peut s’ajouter la pose de panneaux solaires thermiques (pour chauffer l’eau) ou photovoltaïques (pour produire de l’électricité verte et locale). Enfin, le relamping permet de changer les vieilles ampoules au profit de LED plus économes.
Travaux d’isolation et rénovation globale : des aides existent
Sans surprise, plus les travaux sont nombreux, plus ils coûtent cher (main d’oeuvre, compétences, bilan énergétique, assistance à maîtrise d’ouvrage…). Un projet de rénovation globale se chiffre généralement en dizaines de milliers d’euros pour une maison.
Pas à la portée de tous les ménages donc, et certainement pas ceux en situation de précarité énergétique. Or, ce sont généralement les Français aux revenus les plus modestes qui vivent dans les logements ayant le plus besoin d’une optimisation énergétique… Une double-peine et un cercle vicieux quasi impossible à quitter.
Pour massifier les chantiers d’ampleur, les pouvoirs publics ont mis les bouchées doubles. En 2022, les aides financières évoluent pour inciter toujours plus de propriétaires à se lancer dans une rénovation énergétique globale. Désormais, les primes ont pris le dessus sur les crédits d’impôts, qui excluaient une bonne partie des ménages. Les maîtres-mots : clarté et simplicité.
En résumé, tous les Français, qu’importe leur niveau de ressources, peuvent demander et cumuler :
- MaPrimeRénov’ : cette aide de l’Anah est découpée en quatre forfaits, en fonction des revenus de la personne. On retrouve ainsi des profils bleu, jaune, violet et rose. Le montant de la prime est d’autant plus élevé que les revenus sont faibles. À la clé : jusqu’à 15 000 € pour rénover globalement. Les travaux, effectués par des artisans qualifiés RGE, doivent engendrer un gain énergétique supérieur ou égal à 35 %.
- Coup de pouce Rénovation performante : la fameuse « prime énergie » partage les mêmes conditions que MaPrimeRénov’. En revanche, pas de plafond ; son montant dépend des économies d’énergie attendues.
Certaines entreprises comme Hellio proposent même d’avancer ces frais, pour faciliter les projets des foyers précaires. Les primes sont alors décomptées sur le devis, plutôt que de devoir payer la facture puis attendre le versement (ce qui prend parfois plusieurs semaines). Une bonne raison de se lancer en toute sérénité !